Les sept sceaux

Cette histoire remonte à bien longtemps, lui avait expliqué Natla. Alors que les légendes se racontaient de bouche à oreille, la dernière bible expliquait déjà la mort de ce monde qui venait tout juste de naitre. Elle prenait le nom de l'apocalypse. Bien sûre, tous les pays en parlaient sous diverses formes, changeant quelques événements, notamment à cause de leur croyance ainsi que leur tradition. Cependant, si on les repasse au peigne fin, toutes et chacune énumèrent le chiffre sept. Les sept visions de l'effondrement, les sept fléaux des sept coupes et j'en passe. Après de nombreuses recherches, Natla avait réussi à trouver la vérité à travers cette histoire. Bien que je vous épargnerai les détails de l'enquête, je sauterai tout de suite à la conclusion. Sept sceaux ont été cachés à travers la planète, protégés par nul ne sait quelle créature ou magie. On dit que lorsque les sept sceaux seront détruits, les morts reviendront prendre la place des vivants. La raison de ce dire est qu'en fait ces objets, une fois réunis ensemble, ouvrent un portail ayant accès au monde des esprits, juste avant que ceux-ci atteignent la lumière. Des âmes errantes ayant besoin d'accomplir certaines choses avant d'atteindre les cieux y sont emprisonnées, le temps qu'il termine leur travail. Plusieurs ont tentés de localiser les sceaux, mais aucun n'était parvenu avant aujourd'hui. Et maintenant que cette information est parvenue aux oreilles de Natla, elle doit maintenant prouver ces dires. Si cet homme sait où se trouve les sept sceaux, il partira sûrement à leur recherche très bientôt, sinon à quoi aurait servit toutes ces démarches ? Alehandro Deladi avait suivit les traces de son père ainsi que de son grand-père pour en arriver jusqu'ici. Et maintenant, devinez qui a eu l'honneur d'obtenir une nouvelle mission ! Bien que cela ne dérangeait guère le doppelganger, celle-ci allait enfin avoir une quête beaucoup plus importante. Maintenant qu'elle avait fait ses preuves auprès de son maitre, elle ferait n'importe quoi pour elle, même si elle n'en avait pas vraiment le choix...

-'' Ohk eshivar ! Trouve Alehandro et recueil le plus d'information possible au sujet des sept sceaux. Ensuite, tue-le et part faire ta quête. Je ne veux pas l'avoir entre les jambes. Ne laisse aucune mort derrière toi, cela pourrait mettre des personnes à tes trousses. Lorsque tu auras ouvert le portail, ramène vingt âmes errantes. Il va me les falloir pour nourrir le serpent de Midgard lors de son arrivée. Maintenant vas ! Et ne reviens pas sans les âmes ! ''

Voici donc les ordres qu'il lui avaient été reçu. Le doppelganger savait que son expérience allait être longue et périlleuse, mais c'est ce qui rend le jeu amusant ! Tout d'abord, il lui fallait ''dire bonjour'' à ce Alehandro Deladi, situé au Japon par raison d'un voyage. Justement en route sur sa moto, le double filait à cent miles à l'heure sur la route, dépassant les automobiles et les camions. Plus vite le travail sera fait, plus vite elle pourra rentrer et continuer à taper sur les Thralls qui hantaient ce lieu souterrain. Rare avait été les fois où elle avait mit les pieds en Bolivie, mais jamais elle ne se perdait. Elle n'avait qu'à rentrer les données dans son GPS et le tour était joué ! Justement, sa destination se fixait sur un petit village tranquille, réputé pour ses anciennes structures. La plupart des gens qui y allaient, était généralement des touristes et des archéologues travaillant sur des fouilles aux alentours du village. Le reste étant, bien sûre, des résidents et des marchands.

Lorsqu'elle aperçut le village au loin, le doppelganger freina. Préférant arriver à pied pour éviter d'être repérée d'une façon aussi banale, elle stationna la moto à quelques mètres de la frontière du village et continua son chemin à pied. Alors qu'elle rentra dans le quartier, le double aurait juré s'être retrouvé dans l'un de ces vieux films japonais. Les maisons étaient fait soit de brique ou de bois et leur toit de paille ou encore de bois. Elle ignorait totalement dans quel genre de lieu elle avait mit les pieds, mais cela n'avait rien de très moderne, sans pour autant montrer le moindre signe de pauvreté. Ce qui était amusant, c'était que le village reflétait vraiment un côté ancien, non seulement par les structures, mais aussi par les résidents qui étaient habillés dans le même style.

* Cela va être un peu plus difficile que prévu. Mais bon, autant mieux aller faire le travail maintenant ! Mais avant, il faut que je trouve un marchand d'arme. *

Regardant aux alentours, ce ne fut pas très compliqué de trouver un tel marchand. Le magasin avait pour nom : Arme Et Munition Qualité. Elle rentra alors dans cette petite maison où un homme attendait derrière sa caisse. Sur le mur était assis un autre personnage qui la dévisagea dès son entrer. Essayant de ne pas y prêter attention, le doppelganger s'adressa au caissier.

- Je voudrais cinq cartouches de minutions pour silencieux... s'il vous plait...

Ces trois mots là, elle ne les avaient jamais prononcer avant aujourd'hui et elle comptait bien ne pas recommencer. Normalement, elle aurait tout simplement tuée le caissier et reparti avec ce qu'elle voulait, mais les ordres de Natla l'empêchaient d'assassiner qui que ce soit d'autre que Alehandro Deladi. Pendant que le marchand allait voir derrière pour sa commande, le double promena son regard dans la pièce. Tout en bois, des modèles de fusils ainsi que des cadres étaient accrochés sur les murs. Une décoration un peu spécial mais efficace. Elle recroisa alors l'autre mystérieux individu, toujours assit et qui continuait de l'observer. Elle lui jeta un regard froid et perçant ce qui lui fit vite détourner les yeux à un autre endroit.

* Non mais il veut ma photo ce type ?! *

Lorsque le marchand revint, le doppelganger lui donna l'argent puis sortie du magasin. Elle ignorait pourquoi, mais elle eu un drôle de pré-sentiment, tout d'un coup. Elle aurait juré que cet homme, elle le reverrait au cours des événements. Ennuis ou pas, elle n'avait pas le temps de jouer à ce jeu débile. Regardant de gauche à droite pour s'assurer que personne ne la suivait, elle continua sa route à travers le village, en route vers sa petite visite chez Alehandro Deladi.

J’étais en direction de la place des marchands, endroit peu visité mais qui regroupait pourtant une multitude de vieilleries. Bien que ces humains fussent tous aussi stupides et insignifiants, ils servaient parfois à quelque chose. Les armes qu’ils vendaient ou encore le matériel militaire qu’ils se procuraient étaient sensiblement pratique. Peu importe, si j’étais venue ici c’était dans un seul et unique but, celui de trouver une puce spéciale que je m’implanterai dans le bras pour celui-ci soit plus efficace. En aucun autre cas je n’aurais voulu perdre mon temps dans un endroit infesté d’humains si inférieurs. Les marchands, en plus, sont ceux pour lesquels j’éprouve le plus de haine. Débiles, assoiffés d’argent, ils sont prêts à tout pour de simples bouts de papiers. Bref, je parcourais une ruelle sombre où s’étaient regroupés les meilleurs marchands d’armes et d’électronique, chose étrange puisqu’il s’agissait d’un quartier aux styles traditionnels japonais… Enfin, au japon, il n’était pas difficile de trouver ce qu’il nous fallait en matière d’électronique, loin de là, mais c’était la journée de fermeture des magasins à grandes surfaces, et il me fallait cette puce immédiatement. Mon stupide bras gauche avait finit par faiblir et mon énergie aussi. Décidément, je manquais de sommeil, mais ce n’était rien de grave. Ma nature robotique étant supérieure à ma nature humaine, je me devais de supporter toutes ces faiblesses que possédait le corps humain. Qu’est-ce qu’ils sont faibles ces humains… au moindre petit virus, ils restent cloîtrés au lit pendant des heures, et même, certains refusent de sortir de chez eux. Bah, qu’ils fassent ce qu’ils veulent si ça leur chante, au moins s’ils restent à l’intérieur, on aura l’esprit tranquille!

Continuant d’avancer tranquillement dans la ruelle sombre, on voyait cependant que cet endroit n’était pas très bien fréquenté. Des marchands de drogue en tout genre, des types pas nets se faisant passer pour des médecins, et qui revendaient vos organes… oui, même au Japon on peut assister à ce genre des scènes, il ne s’agit pas simplement d’une fiction dans les films américains! Tournant un coin à gauche, puis à droite, j’arrivais à un cul-de-sac entre trois immeubles. Cherchant une porte spéciale du regard, je trouvais finalement satisfaction à mon égard. Je ne pris même pas la peine de cogner pour signaler ma venue… celui qui dirigeait le magasin en avait été avertit depuis un moment. Tout de même, ma présence doit être avertie à l’avance non? Il est évident que tout humain m’accueillant dans une de leurs boutiques stupides devait être au courant de ma venue si rare.

-B’jour mademoiselle… heu… Hideki c’est cela?

-Saotome pour vous monsieur. Je ne crois pas vous avoir donné la permission de m’appeler par mon prénom.

-Oui c’est vrai je m’en excuse, je vais faire un tour derrière pour chercher ce que vous avez commandé.

Une grande fille au regard étrange était déjà dans la boutique. Mon regard noir traversa la pièce pour se poser sur elle, mais je ne fis rien d’autre que passer près d’elle et me rendre au comptoir, pendant qu’elle quittait les lieux. Cette fille…elle n’était pas humaine, pour ne pas dire loin d’en être une. Quelque chose de très étrange émanait même de sa personne, et je devais savoir de quoi il s’agissait. Pendant que l’homme revenait tranquillement de l’arrière-boutique avec ma puce électronique, je lui donnai quelques billets verts. Je remarquai au passage que je lui en donnai de trop, mais cet escroc avait déjà rangé le tout dans sa caisse enregistreuse. Bah, qu’il fasse bien ce qu’il veut si ça lui chante. Désormais, j’avais un autre objectif…

Ouvrant la porte, déposant la puce dans le fond de ma poche, je me l’installerai plus tard. Grimpant sur un toit environnant, je suivrais la fille qui semblait si étrange à cet instant. Sans faire de bruit, elle essaierait probablement de me semer, mais on ne sème pas si facilement une fille à moitié androïde. J’escaladais, je sautais, je bondissais à travers la ville par la voie des airs (ou plutôt des toits…).
Sans réellement savoir où cette fille allait, je ne découvrais même pas son but, ni ce qu’elle venait d’acheter à cet escroc de marchand. Tout cela m’intriguait, je devais le savoir. Cette fille, aussi étrange que cela puisse paraître, semblait m’intriguer, et plus particulièrement sa destination. Qu’est-ce qu’une… mi-humaine ou je-ne-sais-quoi faisait dans un endroit pareil? Il est vrai qu’il s’agit aussi de mon cas, mais elle en tout cas, elle était… spéciale…

Comment attirer son attention? Comment lui demander franchement sa destination? Comment ne pas avoir l’air stupide devant cet être mystérieux? Ce n’était pas mon genre de rater mon coup, de glisser, ou même de tomber « malencontreusement et tout à fait par hasard » sur son chemin.C'était une façon tout à fait stupide de fonctionner si vous voulez mon avis. Non, je devais trouver quelque chose… de plus direct, quelque chose que je ferais à ma manière.Après plusieurs minutes à l’avoir suivie, enfin,elle se retrouva parmi la foule de gens qu'il y avait au Japon. Je me dissimulais parmi les civiles, jusqu’à ce qu’elle atteigne un autre coin sombre de la ville. La suivant à environ cinq mètres de distances, j’accélérais cependant juste à côté d’elle, la poussant d’un coup de coude dans une ruelle à cul-de-sac. Directement et précisément, je poussais l'étrangère sur un mur et en la regardant franchement, je renchéris:

-Hey, t'as pas l'air humaine, dis-moi ce que tu fais là.